La finance tente d'aider les entreprises à prendre les meilleures décisions possible concernant la voie à suivre et l'allocation de leurs ressources. Cette aide intervient au niveau opérationnel, mais aussi d'un point de vue stratégique. Pour avoir un bon équilibre entre investissements à court et à long termes, nous prodiguons informations et expertise à la direction afin qu'elle puisse prendre des décisions éclairées et maximiser la valeur.

Évolutions et défis

En tant que responsable d'un département des finances, je constate que la numérisation (robotique, intelligence artificielle, nouvelles technologies comme la chaîne de blocs, etc.) connaît une montée fulgurante et remet en question une grande partie des bases de la boîte à outils dont nous disposons et les besoins auxquels nous répondons. Ce qui implique non seulement que nous pouvons et allons faire les choses autrement, mais aussi que les membres de notre département doivent disposer des aptitudes nécessaires.

Il y a encore cinq ans, nous relevions les défis en tant que partenaire commercial en fournissant les bonnes informations. Nous les relevons à présent en exploitant l'ensemble de la technologie existante pour créer la meilleure valeur, d'une qualité inégalée. Cette technologie est un catalyseur, complément des compétences humaines. L'intelligence artificielle peut nous aider à trouver des choses difficiles à percevoir pour un être humain. Mais l'homme reste bien entendu indispensable pour placer ces informations dans leur contexte et en extraire de la valeur.

Nous sortons d'une phase d'injection de liquidités dans le système et de hausse considérable des taux d'intérêt. Mais la croissance globale dans le monde commence à être de moins en moins dynamique. Des pays comme la Chine passent d'une croissance à deux chiffres à une croissance plus modeste, alors que les prix demeurent stables voire régressent. Sans oublier le rôle joué par la concurrence, des nouveaux business models, la digital disruption et l'incertitude politique.

Du volume à la valeur

Le secteur pharmaceutique, de manière plus spécifique, n'a pas la possibilité de revoir ses prix à la hausse. Le défi consistera à obtenir un bon prix pour la valeur que nous générons. Nous provenons d'un système très différent qui était porté par le volume et qui n'est aujourd'hui plus abordable pour la société ni pour les personnes physiques. Nous devons trouver la bonne valeur, pour la bonne personne, au bon moment.

Les médicaments personnalisés gagnent sans cesse en importance. Ils sont novateurs, ce qui signifie que les frais de recherche et de développement sont de plus en plus élevés. Dans la conjoncture actuelle, il n'est guère aisé d'obtenir la bonne valeur, surtout lorsque chaque partie prenante la définit à sa façon.

Au vu de la position actuellement accordée à la valeur, le service des finances se doit d'aider la direction à prendre les bonnes décisions et à consacrer les ressources restreintes au point auquel l'impact est le plus élevé. Nous devons dès lors pouvoir mesurer et réaffecter rapidement des ressources. La technologie peut ici faire la différence grâce à la collecte et l'analyse de données. Il n'est plus vraiment question de coûts, mais plutôt de dépenses judicieuses.