Un score catastrophique

Les femmes représentent 60 % des diplômés universitaires. Elles sont presque aussi nombreuses que les hommes à travailler. Pourtant, le taux d’entreprenariat des femmes en Belgique est étonnamment le plus faible d’Europe (3,1 % en 2014 contre 5,5 % pour les hommes). Notre pays enregistre un score catastrophique surtout dans le secteur technologique (moins de 14% de femmes dans les Start-Up) et parmi les entreprises de croissance. Aux Etats-Unis, les entrepreneuses ne captent que 4% du capital risque (pas de chiffre pour l’Europe).

Les femmes représentent 34% des indépendants (29 % à Bruxelles contre 35 % dans les deux autres régions). Or, en moyenne, les indépendantes gagnent près de 30 % de moins que les hommes. Pourtant, la plupart des indépendantes travaillent entre 40 et 60 heures semaine !

Très peu d’entrepreneuses belges sont des cheffes d’entreprises

Très peu d’entrepreneuses belges sont des cheffes d’entreprises : la plupart sont donc des indépendantes créant uniquement leur propre emploi. La majorité de ces femmes cherchent surtout à utiliser leurs talents, à se réaliser professionnellement mais pas nécessairement à gagner beaucoup d’argent.
Pourquoi ?

Les femmes sont différentes des hommes

Deux éléments majeurs démontrent que les femmes sont différentes des hommes pour ce qui touche au domaine du travail

1. Des tâches ménagères

Les femmes supportent les ¾ du travail non rémunéré. En effet, elles passent 1h30 par jour, en plus que leur conjoint, à s’occuper des tâches ménagères et de la gestion familiale. Cela fait plus de 10 heures par semaine, ou encore 40 heures par mois ! Résultat : elles dorment moins que les hommes et ont moins de temps de loisir.

2. Au service de la famille

Pendant des siècles, le seul rôle des femmes était de porter les enfants et d’être au service de la famille. Cela fait seulement 50 ans qu’elles ont la liberté de travailler et qu’elles peuvent exercer tous les métiers. Néanmoins, chacune d’entre nous porte encore les stigmates de cette responsabilité historique, et suite à cela, nous ressentons un manque de légitimité au travail, comme si ce n’était pas « notre place naturelle ». Ce sentiment profond mais souvent inconscient nous procure une sensation de culpabilité, une tendance à ne pas nous exposer ainsi qu’à douter de nos compétences.

En devenant entrepreneuses, nous combattons les stéréotypes sur les femmes au sein de nos familles et auprès des acteurs de la vie économique. « Prenez-nous au sérieux ! » demandent la majorité des indépendantes.

Une source d'émancipation de liberté

Discriminer, c’est aussi traiter de façon égale des personnes qui sont dans des situations différentes.

Autrement dit, tant qu’il n’y aura pas d’actions spécifiques et adaptées pour les femmes entrepreneuses, avec des objectifs quantitatifs à atteindre, la place des femmes dans l’économie n’évoluera pas. L’entreprenariat féminin constitue un levier pour la compétitivité et l’emploi, mais c’est aussi une source d’émancipation et de liberté pour les femmes.

Isabella Lenarduzzi
JUMP « Promoting Gender Equality, Advancing the Economy »
www.jump.eu.com