Sur le plan de la diversité, quelle est la situation dans les entreprises et pouvoirs publics belges ?

Isabelle Simonis : « Sur la base des chiffres récents d’Unia - le Centre pour l’égalité des chances - et de l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes, la discrimination à l’emploi reste une réalité, tant par rapport à l’âge qu’à l’origine ethnique, au handicap ou encore au sexe des personnes. Les discriminations interviennent en outre aussi bien au moment de l’engagement que durant la carrière des personnes. Il y a moyen de faire bien mieux ! C’est une responsabilité collective des entreprises, des pouvoirs publics et des partenaires sociaux de parvenir à un monde du travail qui reflète mieux tous les profils existant dans la société. »

 

En juillet 2016, nous nous sommes dotés d’un Plan égalité et diversité.
Nous avons identifié six axes.

 

Quelles autres mesures structurelles sont prises pour favoriser la diversité en entreprise ?

I. S. : « Beaucoup d’employeurs souhaitent prendre le problème à bras le corps via des services de ressources humaines ou autres. Beaucoup désirent aussi avoir des modules de formation détaillés sur la diversité. C’est un bon signal ! Unia travaille avec la FEB pour construire ces modules et les rendre accessibles en ligne. Le secteur des pouvoirs publics a évidemment un rôle exemplaire à jouer. En juillet 2016, avec le ministre de la Fonction publique, André Flahaut, nous nous sommes dotés d’un Plan égalité et diversité. Nous avons identifié six axes : l’égalité professionnelle entre hommes et femmes, l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère, l’encadrement des jeunes peu qualifiés, la lutte contre toute discrimination liée à l’âge, idem pour l’orientation sexuelle et l’intégration de personnes en situation de handicap. L’objectif est que les ministères intègrent l’ensemble des profils présents dans la société. »

 

Vous lancez aussi une application en ce mois de juin…

I. S. : « Nous la lançons dans le cadre d’une campagne européenne. Cette application pour smartphone est baptisée « No Hate » (« Pas de haine »). Elle permet de signaler désormais les réactions et propos haineux présents sur les réseaux sociaux. Ils y sont extrêmement nombreux et violents. C’est aussi le rôle des pouvoirs publics d’être présents, d’une manière ou d’une autre, sur ces réseaux et de donner à toutes et tous, particulièrement aux jeunes, des arguments pour contrer ces commentaires haineux. »