Quel est le bilan des exportations wallonnes ?
 

Chantal De Bleu, Directeur général a.i. de l’Agence wallonne à l’exportation et aux Investissements étrangers (AWEX) : « De 2015 à 2016, elles ont crû de 2,1 %, avec un montant global de 39,3 milliards d’euros l’an dernier. La progression est plus rapide encore hors UE : 2,6 %. Les exportations wallonnes hors UE-28 représentent 21,9 % du total de nos exportations, contre 14,5 % en 1996. Les prévisions pour le 1er semestre 2017 semblent également bonnes. »

 

Que peut-on en déduire sur le plan structurel ?
 

« On remarque une hausse de nos parts de marché à l’export par comparaison avec nos pays voisins, une plus grande diversification géographique et une orientation plus forte vers des produits à haute intensité technologique. En termes de PIB, la Wallonie représente approximativement 0,10 % du PIB mondial, mais les firmes wallonnes assurent 0,30 % du commerce mondial. Près de 70 % du chiffre d’affaires global de nos entreprises provient de l’exportation. Il s’agit d’une moyenne, mais c’est l’un des taux d’exportation parmi les plus importants au monde ! La moyenne européenne est de 30 %. »

 

Quels sont les dispositifs de l’AWEX pour soutenir les entreprises ?
 

« D’abord, nos centres régionaux assurent des services de proximité pour aider les entreprises à se positionner à l’exportation : diagnostic à l’exportation, académie avec des formations spécifiques, échanges d’expériences, etc. Ensuite, notre réseau à l’étranger, composé d’une nonantaine d’attachés économiques et commerciaux, couvre 120 pays et une vingtaine d’organisations internationales. Un autre axe est notre programme d’actions, qui rassemble 155 opérations de prospection commerciale par an, dans plus de 70 pays ; il est orienté à 65 % hors UE. »

 

Il y a aussi votre dispositif d’incitants financiers…
 

« Effectivement. Il a d’ailleurs subi une réforme complète l’an dernier pour le rendre plus simple, plus flexible et plus lisible. Désormais, les entreprises bénéficient d’une enveloppe budgétaire sur trois ans, avec des plafonds, qu’elles peuvent activer suivant leurs besoins. Il y a même un bonus de 50 % prévu pour les startups. Depuis mai dernier, les « aides de premier niveau » sont intégrées à un portefeuille unique et plus large, où figurent les aides de l’AWEX et d’autres administrations : le support à la consultance, l’expertise sur le marché international réservée aux TPE, les chèques coaching et les aides aux immersions linguistiques. »

 

Chaque année, l’AWEX sélectionne un marché cible. Selon quels critères ?
 

« Nous choisissons des pays — l’Inde cette année, le Maroc l’an prochain — où les développements sont intéressants pour nos entreprises. Le Maroc est un marché de proximité avec une langue commune et une économie qui a crû de 75 % sur les 10 dernières années. »