Geoffroy L’Hoost

Pour y faire face, les entreprises doivent être en mesure de restructurer et même d’engager temporairement un cadre supérieur. C’est ici qu’intervient le manager intérimaire, un homme providentiel capable de leur apporter une réponse ciblée pendant une durée limitée.

Un marché en pleine mutation

Le monde du recrutement est confronté à des changements d’envergure. Les recruteurs pratiquent désormais la «  chasse aux talents  » à l’aide de nouveaux outils en ligne plus perfectionnés et automatisés. Pour faire face à une conjoncture plus incertaine, les entreprises doivent être en mesure d’engager temporairement un cadre supérieur pour apporter une réponse ciblée en permettant d’accéder à des profils qualifiés pendant une durée limitée.

« Une analyse coût-bénéfice approfondie permet souvent d’arriver à la conclusion que l’Inteérim Management s’invite apparaît comme étant la solution la plus rentable », explique Geoffroy L’Hoost, Managing Director d’une plateforme d’interim management en ligne. Un marché en pleine croissance dont le nombre de travailleurs de plus de 45 ans augmente chaque année d’environ 5 .000 personnes.

Comment les nouvelles plateformes en ligne simplifient-elles la vie des patrons intérimaires  ?

LinkedIn n’est pas taillé pour les managers intérimaires qui peuvent se retrouver noyés dans un océan de profils. Or, les job boards destinés aux freelances sont assez nouveaux en Belgique, contrairement aux Pays-Bas et le Royaume- Uni où les   marchés sont plus matures, plus   agressifs et donc plus compétitifs.

« La durée de la plupart des contrats des managers intérimaires tourne en moyenne autour de 9 mois, avec un temps d’attente inférieur à 2 mois entre chaque mission », constate Geoffroy L’Hoost sur la base d’une enquête réalisée en 2015 par sa société auprès des managers intérimaires abonnés au site. Il ressort également de ce sondage que la plupart des candidats freelances utilisant des plateformes de recrutement spécialisées souhaitent bénéficier d’une meilleure visibilité sur le marché. La moitié d’entre eux se disent d’ailleurs prêts à payer environ 30 euros par mois pour augmenter leur chance d’être vu par les recruteurs. Pour autant qu’ils puissent éviter d’avoir à consacrer trop de temps aux activités de prospection.

« Il est important de faire gagner du temps aux Interim Managers qui ne peuvent pas en permanence penser à faire leur publicité », confirme Geoffroy L’Hoost.

Jan de Winter, Interim Manager depuis 2008, témoigne de cette perte de temps consacrée à assurer sa visibilité : « L’une des grandes difficultés rencontrées au cours de ma carrière de freelance a été de concilier mes missions professionnelles avec la recherche de futurs projets ».

L’arrivée de LinkedIn et Twitter a considérablement changé la donne en permettant de libérer les candidats intérimaires d’un lourd fardeau. Jan de Winter confirme les avantages apportés par les nouvelles plateformes en ligne : « J’ai commencé par utiliser le réseau LinkedIn pour assurer ma visibilité auprès de clients potentiels, mais les plateformes plus spécifiquement orientées rendent les choses encore plus faciles ».

Des coûts en chute libre

Autre atout de taille à épingler dans le chef des plateformes en ligne spécialisées : leur coût plus démocratique.

« L’un des gros inconvénients des bureaux de recrutement concerne les coûts liés aux commissions, dont la marge peut facilement monter jusqu’à 30 % par projet  », relève Geoffroy L’Hoost.

Un tiers des interim managers estime en effet que les services prestés par les recruteurs sont trop chers. Par conséquent, 70 % des managers intérimaires préfèrent entrer en contact directement avec le client sans passer par un intermédiaire, compte tenu de l’incertitude qui en découle, « car on ne sait jamais si on sera présenté au client ou non ».