Bien sûr, la Belgique a souffert de la crise. Cinq ans de récession ou de faible croissance ont fait mal. En même temps, il y a consensus pour dire que le pays a plutôt bien résisté. L'emploi ne s'est pas effondré. L'outil économique est en mesure de profiter de la reprise.

Ce résultat est dû en grande partie à un esprit entrepreneurial qui revit. Chaque année, en Wallonie et à Bruxelles, plus de 20.000 personnes créent leur propre affaire. Pour chaque embauche dans une grande entreprise, on en compte trois dans les PME.

C'est bien. Il y a moyen de faire mieux ! Relever le défi dépasse largement le cadre des entreprises elles-mêmes.

Changer les mentalités
Pour l'UCM en effet, la première chose à faire est de continuer à changer les mentalités. Il faut, dans les écoles, sensibiliser à l'entrepreneuriat. Chaque jeune n'est pas appelé à créer son entreprise. Chaque jeune doit se poser la question : suis-je fait pour cela ? Et s'il répond oui, il doit trouver les appuis, les conseils, les aides nécessaires pour mener son projet à bien.

Le taux d'échec dans les trois premières années frôle les 40 %. C'est excessif. Les starters ont besoin d'accompagnement, tout comme les entreprises en difficultés. Il manque un outil qui permette d’identifier les entreprises qui vont mal et de leur proposer pro-activement des solutions pour éviter la faillite.

Plus largement, l'UCM demande une législation claire, accessible, "PME-friendly". C'est d'ailleurs une priorité de l'Union européenne, de mesurer toutes les décisions prises à l'aune des plus petites entreprises. Il y a des réformes parfois assez simples à effectuer pour réduire les charges. Il y aussi un travail à faire auprès des administrations, pour qu'elles considèrent l'entreprise comme un partenaire. Elles devraient bénéficier d'une marge de tolérance pour ne pas infliger des amendes et des majorations importantes dès les premiers retards de paiement. Il ne sert à rien d'enfoncer une entreprise provisoirement à court de trésorerie.

 

Un souci constant

Le coût du travail est, pour les patrons de PME, un souci constant. Nulle part ailleurs en Europe la différence entre le salaire poche (soutien de la consommation intérieure) et le montant versé par l'employeur n'est aussi importante. Cet écart doit être réduit, en protégeant le net des salariés. L'UCM y est très attentive car le pouvoir d'achat des ménages est le premier soutien de la consommation intérieure.

Enfin, une PME, pour démarrer ou pour grandir, a besoin d'argent. Les banques demandent des garanties parfois difficiles à fournir. Il est donc nécessaire de veiller à des outils publics de qualité pour faciliter l'octroi de capital à risque. D'encourager les prêts de proximité, via le crowdfunding ou des incitant de type "tante Agathe".