De nombreuses mesures de compétitivité ont été votées récemment au Parlement : saut d’index, réductions de charges, accord social modéré… La faiblesse actuelle de l’euro et les prix bas du pétrole stimulent également nos exportations. Pour autant, quelques points d’action méritent une attention accrue.

 

Des cours d’entrepreneuriat

Parmi ceux-ci, l’enseignement occupe une position cruciale. Chaque étudiant qui quitte le secondaire devrait avoir eu au minimum un cours sur l’entreprise et ses rouages : comment créer une startup, pourquoi est-ce important d’avoir un secteur privé fort, etc. Cette logique devrait se poursuivre au niveau supérieur, à l’instar des États-Unis, où des initiatives win-win entre le monde académique et les entreprises permettent de mettre sur pied des collaborations fructueuses.

 

L’administration à l’heure du numérique

La digitalisation de l’économie est un autre point fondamental à développer. Celle-ci entraîne une simplification administrative (signature de contrats...) qui ne peut qu’avoir un impact positif sur la rapidité et la sécurité des transactions ainsi que la mise à disposition des autorités publiques.

 

Positiver l’image de l’entrepreneuriat

Enfin, il convient de remettre en question la manière dont l’entrepreneuriat est considéré. En Belgique, tomber en faillite est considéré la plupart du temps comme un échec qu’on traîne derrière soi toute sa vie. Aux États-Unis, la philosophie est tout autre : une faillite est vue comme une expérience de vie dont on se sert pour ne plus reproduire les mêmes erreurs par la suite. Il est donc très important de positiver l’image de l’entrepreneuriat auprès du grand public et de ceux qui souhaitent se lancer dans ce domaine.

 

Faciliter la vie des startups

Les mesures prises récemment dans le cadre du contrôle budgétaire de fin mars sont très importantes pour soutenir les starters : tax shelter pour startups, promotion du crowfdunfing via des mesures fiscales, réductions de charges pour les PME, etc. Mais d’autres objectifs doivent encore être atteints. Ainsi, d’ici à 2020, tous les contacts entre les startups et l’État devraient pouvoir être possibles par voie électronique, afin d’éviter au maximum les échanges par lettres et autres recommandés qui prennent un temps considérable. Par ailleurs, simplifier la législation est indispensable également : actuellement, les démarches à entreprendre les premiers mois nécessitent de nombreuses formalités auprès des administrations, d’où une perte de temps toujours dommageable dans l’optique de la création d’une activité professionnelle. Enfin, il conviendrait d’imposer un délai raisonnable dans la réponse des autorités publiques une fois qu’une demande est introduite auprès d’elles.

 

Crowdfunding : un potentiel de financement énorme !

Parallèlement, quelques perspectives particulièrement prometteuses pour l’avenir se dégagent. L’une d’entre elles est représentée par le crowdfunding, qui n’en est encore qu’à ses balbutiements chez nous par rapport à nos voisins. En effet, si le financement participatif représente 1,5 € par habitant aux Pays-Bas et 1,8 € en Grande-Bretagne, il n’est que de 0,1 € en Belgique ! La raison à ce retard est que le concept est encore relativement peu connu chez nous, d’où l’importance pour les autorités de promouvoir ce mode de financement. D’autre part, la réglementation est très stricte par rapport à d’autres pays. Et si des mécanismes de soutien au financement existent déjà (Sowalfin en Wallonie, Participatiemaatschappij en Flandre, ou encore la banque d’investissement européen), ils sont considérés comme assez complexes pour les startups. D’où l’énorme potentiel qu’un financement tel que le crowdfunding laisse entrevoir.