Anne Burniaux, fondatrice de la société Sensink

En quoi le burn-out peut-il être un signal d’alarme ?

Anne Burniaux : Quand on observe plusieurs burn-out dans l’entreprise, c’est un indicateur de surcharge du système qui signale qu’il est temps d’observer et d’analyser la situation avant que l’ensemble du système ne surchauffe.

Quels en sont les signes ?

A.B. : Les personnes qui font un burn-out ont dépassé leurs limites. À flux tendus, elles ont vécu un stress sans repos. Elles ne montrent pas tout de suite des signes apparents d’usure, ce sont souvent les meilleurs éléments. Progressivement, leur capacité à se rétablir va être diminuée jusqu’à atteindre un point de rupture invisible. Une fois dépassé, elles s’effondrent de manière brutale et imprévisible : c’est une description que l’on peut observer dans la nature avec les extinctions d’écosystèmes. Tout à coup, le lac devient opaque, il y a des algues et on ne sait pas pourquoi. En fait, c’est parce qu’on y a trop pêché.

Le burn-out peut-il être vu de manière positive ?

A.B. : Oui, c’est une étape de guérison. Au niveau collectif, c’est une opportunité, une invitation à la réflexion sur le fonctionnement de l’organisation. Nous assistons à un profond changement de paradigme dans le domaine des organisations. C’est une occasion de repenser le sens de l’entreprise, sa raison d’être et ses valeurs.

Concrètement, que faire ?

A.B. : Au niveau individuel, un travail sur la connaissance de soi, ses limites, son organisation permettront de faire émerger le potentiel. Au niveau de l’entreprise, la recette est similaire. La direction est invitée à aller au cœur de l’ADN de son entreprise, à s’interroger sur son organisation. C’est un travail sur la culture de l’entreprise en commençant par écouter les collaborateurs qui vivent un burn-out. Ils ont des solutions concrètes à proposer correspondant souvent au besoin du terrain.